Grains de paresse
Grains de paresse
Je vous confesse
Toute ma faiblesse
Je noue mes tresses
La vie me stresse
Le boulot m’oppresse
Patron qui peste
Je suis en laisse
Le bât me blesse
Et quelle rudesse
Dans cette ville d’ lutèce
Besoin d’ivresse
Changer d’adresse
Lâcher du lest
D’un vent d’everest
Une plage de Brest
D’un jus d’un zeste
Et d’une maîtresse
Noyer détresse
Dans ses caresses
Adieu bizness
Je vous rend ma veste
Bonjour Paresse
Les heures de sieste
Rien ne presse
Je vous laisse le reste
Ma carte Express
Le tiroir-caisse
Et ma tristesse
Ma seule richesse
C’est mes chaussettes
Ma gentillesse
Et ma jeunesse
Adieu ma petite blonde
Adieu ma petite blonde ma chère amie Tes baisers ne sont que source d’adynamie Hors de ma vue tes philtres et tes alchimies J’ ai besoin d’une pause, d’une accalmie Ton amour ravageant accroît maux et anémie Maîtresse sadique , je t’ai toujours fait allégeance D’un esclave simplet et ce depuis l’adolescence Rassasié de toi, je vais entamer une abstinence Quitte à souffrir ou mourir de corpulence Je te congédie avec toutes mes condoléances Cette fois, je ne céderai plus à tes déliquescences Je veux respirer mieux, retrouver d’autres senteurs Je ne veux pas vivre au bon gré d’un stimulateur Pour ta fumée, mes poumons ne seront plus des locateurs Ma vie je l’aime et elle n’a pas besoin d’un minuteur Trouve quelqu’un d’autre, moi je ne serai plus fumeur Hassan OUDAD
Tranche d'une vie
Tranche d'une vie
Mon grand-père, les yeux baissés, égrène son chapelet
En silence à l’ombre du grand caroubier
Ma grand-mère, accroupie, transvase son lait aigrelet
Entourée d’une baratte et d’un beurrier
Dans le patio, le brasero torture un tajine de coquelet
Et la théière fume au nez du sucrier
Allongé de tout son long, notre petit veau rondelet
Oit la poule boiteuse chanter le même couplet
Et les poussins affolés regardent passer un gros bousier
Le temps s’écoule sur les airs du chant du roitelet
Qui secoue sans cesse les feuilles du vieux figuier
Quant je rappelle de tout ce bon vieux monde, un gros boulet
Naît en moi et des larmes chaudes inondent mon encrier.
HASSAN OUDAD